Jacques Mayol, l’homme dauphin

- Catégories : Reportage & Film

« Mais comment il fait pour respirer la dessous ?

Jacques ? Il respire pas… » le docteur Laurence à Johanna, extrait du film Le Grand Bleu.

En 1988, Luc Besson présente un film au festival de Cannes : Le Grand Bleu ». Le succès du film en France est sans précédent. Véritable chef d’œuvre visuel mais aussi musical, « Le Grand Bleu » s’inspire de la vie de Jacques Mayol, incarné dans le film par Jean Marc Barr… C’est alors que cet apnéiste français, jusque-là peu connu du grand public, est propulsé sur le devant de la scène.

Une rencontre avec un dauphin, qui fait basculer sa vie

Jacques Mayol est un plongeur français, champion d'apnée, né à Shangaï de parents français, en 1927. Tous les étés, il les passe avec ses parents au Japon. C’est ici qu’il apprend la plongée à l’âge de 6 ans. C’est également dans ce pays qu’il rencontre, à 10 ans, son premier dauphin, déclenchant chez lui une véritable passion pour l’animal. Cette rencontre marquera un tournant de sa vie, puisqu’il n’aura pas de cesse d’étudier cet animal, allant jusqu’à l’imiter.

En 1986, il écrit un livre, "Homo Delphinus", dans lequel il met en évidence le lien entre les dauphins et l'homme. Véritable succès international, ce livre est encore, à l’heure actuelle, une bible pour les plongeurs en apnée.

Des records qui repoussent les limites du corps humain

Jacques Mayol, c’est également des records, tous plus incroyables les uns que les autres.

Après avoir atteint les 60 m (1966) puis les 70 m (1968), il est le premier homme à descendre en apnée à 100m de profondeur, en 1976. Puis, en 1983, il est encore une fois le premier à atteindre les 105m de profondeur, toujours en apnée. Son record ne sera battu qu'en 1996, par l'Italien Umberto Pelizzari, qui atteindra les 110 mètres.

Ses performances sont incroyables, car elles défient toutes les théories scientifiques de l’époque. Celles-ci affirmaient que la cage thoracique d’un homme ne pouvait pas résister à une descente allant au-delà de quarante mètres de profondeur. En effet, cela n’était soi-disant possible, que pour les mammifères marins… Grâce à des recherches scientifiques approfondies sur le sujet, Jacques Mayol arrivera à balayer toutes ces certitudes.

Pour lui, l’apnée n’est pas un sport, mais une véritable philosophie de vie. La pratique intensive du yoga l’aidera à combiner physique et mental, et à relever les défis qu’il se fixe tout au long de sa vie.

Un homme engag

Ses performances, ses expériences sous-marines et son amour pour les océans, entraînent chez Jacques Mayol un dévouement complet pour le monde sous-marin. Il consacrera sa vie à la défense des animaux marins et à la protection des océans.

Une fin triste et tragique

Celui que l’on nomme l’homme dauphin, se donnera la mort en 2001, à l’âge de 74 ans, sur l’île d’Elbe, à son domicile. Sa vie, à la fois passionnante et totalement exceptionnelle, fut également jalonnée de romances tumultueuses. Sa dernière compagne mourra assassinée, chose dont il aura beaucoup de mal à se remettre. Certains de ses proches disaient aussi que le plongeur s’était enfermé dans une solitude profonde, notamment suite à « l’après-succès » du Grand Bleu, quand les feux des projecteurs sont retombés…

« L’homme dauphin », un documentaire de Lefteris Charito

Si « Le Grand Bleu » s’inspire de la vie de Jacques Mayol, il n’en reste pas moins un film, avec toute la romance qui va avec. Le documentaire de Lefteris Charito, sorti le 30 mai 2018, retrace parfaitement le parcours du célèbre plongeur, et porte le titre de « L’homme dauphin ». Jean Marc Barr, qui incarnait son personnage dans le grand bleu, en est le narrateur. Ce documentaire est un véritable hommage au plongeur disparu.

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